Les enseignant∙e∙s sont-ils/elles efficaces pour lutter contre le racisme ?

English below

Catherine Blaya, professeure en Sciences de l’Éducation à Université Côte d’Azur et Jimmy Stef, membres du projet CITIZED – Empowerment for Citizenship Education, ont contribué à une étude sur l’impact de l’enseignement sur les préjugés racistes et xénophobes.

« Au vu de la place spécifique occupée par l’école dans la perpétuation de l’esprit citoyen, il nous semble pertinent d’interroger le rôle qu’elle peut jouer en termes de déconstruction des préjugés et des idées stéréotypées envers les minorités immigrées »

Alessandro Bergamaschi, Catherine Blaya, Jimmy Stef et Francesco Arcidiacono – « La prévention des préjugés flagrants et voilés perçue par les élèves : lorsque les enseignant·e·s ont leur mot à dire » Revue suisse des sciences de l’éducation n°4.

Ces chercheur∙se∙s ont interrogé des élèves de collèges et lycée de la région PACA afin de déterminer quel était l’impact des interventions des enseignant∙e∙s sur les questions de racisme et de xénophobie. La conclusion de leur étude est qu’il existe bel et bien un impact de telles interventions sur le poids des préjugés « flagrants » ou « voilés » sur les élèves. Cependant ces interventions portent plus facilement leurs fruits si elles s’accompagnent de facteurs externes bénéfiques (socialisation familiale, bagage scolaire). En effet, l’étude confirme l’hypothèse qu’un niveau d’études élevé des parents augmente l’efficacité des interventions des enseignant·e·s sur le niveau de préjugés. Cependant le bagage scolaire familial peut également permettre de mobiliser les ressources pour maquiller plus facilement des attitudes ou opinions racistes, intolérantes ou xénophobes : lorsque le niveau d’étude est plus élevé, le recours aux préjugés voilés est plus fréquent par rapport aux préjugés « flagrants ».

Au-delà des conséquences positives des interventions des enseignant∙e∙s sur l’expression de préjugés de la part des élèves, l’étude soulève que le fait de parler ouvertement des questions de discrimination, de xénophobie et de racisme permet de briser certains tabous et permettrait de dénoncer plus facilement les manifestations discriminatoires que les élèves peuvent subir au sein de l’espace scolaire.

En conclusion de cette étude, l’équipe de recherche plaide pour la poursuite d’études sur ces questions et envisage de compléter leur démarche quantitative avec une approche qualitative qui permettrait de plus se pencher sur le contenu des interventions des enseignant∙e∙s, voire une démarche expérimentale où les enseignant∙e∙s seraient formé∙e∙s aux stratégies de sensibilisation au racisme et aux discriminations.

Lisez l’article au complet ici : https://sjer.ch/article/view/7115

English

Are teachers efficient to fight racism?

Dr Catherine Blaya, teacher in Educational Science at the Côte d’Azur university and Jimy Stef, members of the CITIZED project – Empowerment for Citizenship Education, contributed to a study about the impact of teaching on racist and xenophobic stereotypes.

“Considering the specific role of school in the perpetuation of civic spirit, it seemd relevant to us to question its role in terms of deconstruction of stereotypes regarding migrant minorities”.

Alessandro Bergamaschi, Catherine Blaya, Jimmy Stef and Francesco Arcidiacono “Prevention of blatant and subtle prejudices as perceived by students: when teachers have their say” – Revue suisse des sciences de l’éducation n°4.

Researchers interrogated pupils from lower and upper secondary education in Provence Alpes Côte d’Azur region, to determine what was the impact of teachers’ intervention about racism and xenophobia on pupils. Their study concludes that this impact exists on the expression of “subtle” or “blatant” prejudices. However, these interventions have more impact when they are combined with beneficial external factors (primary socialisation and parents’ academic background). The study concludes indeed the hypothesis that a high level of education strengthens the efficiency of teachers’ intervention. However, the academic background can also help pupils to dissimulate racist attitudes or statement: when parents have a high education level, the pupils use rather subtle prejudices instead of blatant ones.

Beyond the positive consequences of teachers’ intervention on the expression of prejudices, the study also highlights that speaking freely of topics such as discrimination, racism and xenophobia enables to break some taboos and to facilitate the denunciation of discriminatory attitudes pupils can endure within the school.

In conclusion of this study, the research team advocate to continue to research about these topics and consider completing their quantitative analysis with a qualitative approach, to investigate deeper about the content of teachers’ intervention, and an experimental approach with teachers training about sensitization strategies against racism and discriminations.

Read the article (in French): https://sjer.ch/article/view/7115

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