Festival de l’Apprendre 2025

Plénière d’ouverture Mixité sociale, coopération et éducation : des leviers de vitalité pour les territoires
- Sébastien Blache, Co-fondateur du collectif méta-morphose
- Mathilde Boulay, déléguée générale du tiers-lieu l’Ascenseur
- Eric Charbonnier, analyste OCDE et expert PISA
- Stéphanie Léger, adjointe à la mairie de Lyon – déléguée à l’Education
- Nicolas Magnin, IA Daasen du Rhône en charge des Cités Educatives
- Véronique Moreira, VP à l’éducation et aux collège – Métropole de Lyon
- Gabrielle Halpern, Docteur en philosophie spécialiste des sujets d’hybridation
La plénière s’est ouverte avec un spectacle sur l’école du futur “Utopia”, imaginé par des jeunes décrocheur.se.s “décroché.e.s, écorché.e.s” dont les voix sont portées par le clown Sébastien Blache. Dans ce nouvel univers, l’école est accessible à tout ages et les générations s’y croisent, les élèves quitte les murs de béton pour explorer leur environnement et la nature, et affûtent leur esprit. Les enseignant.e.s sont des « expert .e.s en collectif ». On y apprend le devenir citoyen, à faire face à l’imprévisibilité du monde, à être solidaire.
Ensuite Le collectif l’Ascenseur, animateur d’un tiers-lieu pour l’égalité des chances à Paris-Bastille et représenté par Mathilde Boulay nous a présenté les résultat de son baromètre des inégalités « ressenties ». Ce baromètre s’intéresse aux sentiments des jeunes, et révèle que beaucoup considère notre société comme injuste, notamment en terme de discriminations de genre. On découvre aussi que la problématique de stagnation ou de déclassement social est présente non seulement dans les QPV mais aussi dans des zones rurales. Enfin malgré ces éléments alarmants, leur étude révèle que 80 % des jeunes enquêté.e.s sont prêt.e.s à s’engager dans une initiative citoyenne (association, club sportif, etc.).
Pour compléter ce panorama, M. Charbonnier, spécialiste de l’OCDE, nous a présenté les derniers résultats concernant le système scolaire français et les performances des élèves. Tout d’abord il faut noter que les résultats aux tests PISA (sur les compétences fondamentales de lecture, sciences et mathématiques) sont moyennes (et ce depuis puis plusieurs années) et que le système scolaire reproduit les inégalités sociales. M. Charbonnier désamorce les critiques récurrentes faites au système français sur la part dédié à l’apprentissage de ces fondamentaux, qui représente près de 59 % du temps scolaire. En lien avec le travail du collectif l’Ascenseur, Mr. Charbonnier plaide pour une mobilisation des acteurs de lutte contre les inégalités dans le système éducatif, et la construction de consensus sur les réformes des politiques éducative, comme cela se fait par exemple en Estonie.
M. Magnin de l’Académie de Lyon a quant à lui expliqué le rôle de l’Académie dans la promotion de la mixité sociale et scolaire au sein des établissements. Les affectations des élèves se déroulent en collaboration étroite avec les municipalités. L’Académie accompagne également les familles dans les démarches d’accès au droit et notamment pour obtenir des bourses.
M. Magnin a également présenté les alliances territoriale telles que les Cité Éducative ou les Territoires éducatifs ruraux qui sont destinés au 0-25, travaillant sur la thématique de la parentalité ou de l’insertion professionnel, ans avec 3 objectifs :
– conforter le rôle de l’école
– promouvoir la continuité éducative
– ouvrir le champs des possibles pour les apprenant.e.s
Mme Léger, adjointe à la mairie de Lyon – déléguée à l’Éducation, a mist en avant le travail des villes de Lyon et Villeurbanne sur la question de la santé scolaire avec l’implication de médecins, d’infirmie.r.e.s et de travailleur.se.s sociaux sur le territoire en lien avec les établissements. Les villes disposent de leur propre service municipal de santé scolaire.
Elle souligne la problématique du phénomène d’évitement permis par l’existence d’établissement privés, qui mène à une ségrégation territoriale, alors que l’on constate l’impact des inégalités sociales sur les élèves dès le primaire Les villes ont un rôle à jouer pour favoriser la mixité sociale à la fois sur le plan de l’urbanisme et d’implantation foncière des établissements scolaires et à la fois sur les questions de dérogation.
L’enjeu de la mixité sociale est d’autant plus important qu’il permet à tous les élèves d’en bénéficier : non seulement les élèves issu.e.s de milieu moins favorisés mais également les élèves issus de milieux favorisés (qui développent des compétences sociales et des attitudes favorables aux vivre-ensemble).
Mme Moreira représentant la métropole de Lyon poursuit ce propos en rappelant que la politique de mixité sociale se fait sur le long terme et en fort lien avec les politiques d’aménagement du territoire. Le phénomène d’évitement des collèges publics dans la métropole peut atteindre les 40 %. Pour valoriser les établissements publics, la métropole de Lyon a notamment mis en place des chemins sécurisés vers les établissements, aménagé des espaces verts et travailler sur la qualité de la restauration collective. La métropole met également à disposition de ses collèges un outil de budget participatif.
Enfin Mme Moreira appelle à croiser les approches éducatives et à s’inspirer des approches de l’éducation populaire. La métropole lance d’ailleurs un portail « éco-citoyen » et un séminaire sur ce sujet.



Atelier « conflits à l’école : outils méthodologiques et ludiques »
Découvrez la présentation des outils méthodologiques et ludiques découverts et construits au fil des collaboration du FREREF avec des acteurs de l’Éducation européens, notamment grâce au projet Peace Games sur l’Éducation à la paix basée sur le jeu, et son catalogue de jeu en ligne.
Temps de partage :
Certain.e.s participant.e.s ont évoqué les « conflict corner », des espaces dédiés aux élèves en situation de conflit qui servent à se calmer et à dialoguer. Cette pratique permet de dédié un véritable espace-temps à la gestion des conflits. D’autres ont évoqué des objets symboliques comme le bâton de parole, la pelote de la discorde ou encore l’écharpe relationnelle qui permet de matérialiser les liens ou bien les temporalités. Beaucoup de participants ont partagé la posture pour les encadrants « ni juge ni avocat ni policier » qui se rapproche du principe adopté dans « Arguing at school » de ne pas chercher de coupable.
Une participante a rappelé que parfois qu’intervenir à outrance peut au contraire créer l’escalade et que dans un contexte adapté les élèves peuvent parfois résoudre le conflit d’eux-mêmes Est également rappelé que l’environnement et des facteurs extérieurs peuvent provoquer les conflits et qu’un accompagnement holistique (santé, social, familial) peut être adapté pour répondre à un problème.
Plusieurs autres méthodes et outils sont évoqués :
– le jeu Tacatac pour s’entraîner à la répartie et lutter contre le harcèlement
– le monopoly des inégalités pour sensibiliser aux question d’inégalités sociales
– la méthode Palo-alto
– La méthode des préoccupations partagé
– le théâtre-forum
– le système ESAR pour l’analyse de jeu et la définition de critères adaptés
Le FREREF est ravi d’avoir accueilli les participant.e.s et d’avoir pu échanger avec les acteurs de l’Éducation locaux. Nous remercions particulièrement la Maison de l’Apprendre pour l’organisation de ce Festival précieux.


