CHILD-UP : Nouveau rapport sur l’intégration hybride des enfants migrants

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Le projet CHILD-UP vise à coordonner et à promouvoir la recherche sur l’intégration des enfants migrants dans les écoles, les centres d’accueil, les services sociaux et les communautés dans sept pays partenaires : l’Allemagne, la Belgique, la Finlande, l’Italie, la Pologne, le Royaume-Uni et la Suède. Après avoir répertorié la législation, les politiques et les pratiques existantes et recueilli les expériences et les attentes des enfants migrants et de leurs parents, les chercheur∙se∙s ont présenté leurs observations dans une série de publications.

103 classes de 7 pays représentées dans la recherche

Les dernières observations ont été présentées dans un rapport, publié par l’Université de Modène et Reggio Emilia, qui présente les résultats des recherches menées dans 103 classes et groupes dans les sept pays participant au projet. Il se concentre sur les activités visant à encourager l’intégration hybride, c’est-à-dire une forme d’intégration basée sur la rencontre d’expériences et de points de vue différents, aussi bien d’enfants migrants que de non-migrants. D’après le rapport, près de la moitié des enfants ayant pris part aux activités sont des enfants migrants, ce qui rend ces recherches particulièrement pertinentes dans le cadre de l’intégration hybride. Les données ont été recueillies à travers des enregistrements des activités, des questionnaires réalisés auprès des enfants, des interviews et des groupes de discussion avec les enfants. Ce rapport prend également en considération les obstacles de la pandémie sur la collecte de données.

La maitrise de la langue : un facteur clé de l’implication des enfants

Le rapport analyse plusieurs formes d’interaction dans les classes, en prenant en considération l’impact de différents types de facilitation, la maîtrise de la langue locale et la construction de représentations au sein de la classe. L’une des questions soulignées en particulier est celle de la maîtrise de la langue locale de la part des enfants : en effet, la maîtrise de la langue facilite l’implication des enfants et renforce leur « agency » (capacité d’agir et de se construire dans un contexte social et culturel). Lors de l’apprentissage de la langue locale, les conversations en classe se sont révélées particulièrement utiles, car elles permettent aux enfants de construire leurs propres représentations et de se concentrer sur des sujets qui leur tiennent à cœur.

La problématique de la langue concerne aussi les parents des enfants migrants, surtout lors de discussions entre enseignant∙e∙s et parents allophones : dans ces situations, l’évaluation que les enseignant∙e∙s font des performances des enfants est souvent négative et rencontre une réaction minime et parfois défensive de la part des parents. Lors de ces interactions, l’importance de la figure de médiateur∙ice a également été observée : en parlant aux parents dans leur langue, il/elle se révèle utile pour leur donner du soutien et encourager leur inclusion. En atténuant l’évaluation négative de l’enseignant∙e, le∙a médiateur∙ice a aidé à ne pas se sentir critiqué et à accepter plus facilement l’évaluation. Toutefois, la capacité des médiateur∙ice∙s à inclure les enfants dans ces interactions reste limitée.

Des réactions des enfants positives lorsque qu’on stimule leur participation

A travers les questionnaires post-test, les enfants ont pu donner leur opinion sur les activités en classe : Les réactions ont été pour la plupart positives et les enfants ont particulièrement apprécié les situations dans lesquelles leur participation et leur agency ont été stimulées par les enseignant∙e∙s. Au contraire, les réponses ont été plus négatives lorsque les enseignant∙e∙s ont renforcé leur propre autorité à travers certaines formes d’interactions plutôt que d’encourager la participation. Des retours négatifs ont également émergé de contextes dans lesquels l’innovation n’était pas particulièrement stimulée, du fait que les enfants se connaissaient déjà bien.

Les observations recueillies dans ce rapport seront utilisées pour développer des lignes directrices, des formations et des recommandations de politiques. Pour lire le résumé analytique de ce rapport, cliquez ici.

English

The CHILD-UP project aims to coordinate and promote research on the integration of children with a migrant background in schools, reception centres, social services and communities within seven participating countries: Belgium, Finland, Germany, Italy, Poland, Sweden and the UK. After mapping existing legislation, policies and practices, and gathering experiences and expectations of migrant children and parents, researchers presented their findings in a series of reports.

103 classrooms of 7 countries represented in the research outcomes:

The latest outcomes of the research were presented in the Evaluative Final Report and Final Report on Evaluative Research, published by the University of Modena and Reggio Emilia. It presents the results of research conducted in 103 classes or groups within the seven participating countries, and it focuses on activities aimed at fostering hybrid integration, namely a form of integration based on the blending of different experiences and points of view of both migrant and non-migrant children. According to the report, almost half of the children participating in the activities have a migration background, making the research particularly relevant for hybrid integration. The data was collected through recordings of activities, questionnaires collected from children, interviews and focus groups involving the children. The report also takes into consideration the impact of the pandemic on the collection of data.

Language fluency: a key factor for children’s involvement

The report analyses various forms of classroom interactions, taking into consideration the impact of different types of facilitation, fluency in the local language and the production of narratives within the class. One of the highlighted issues is that of fluency of children with a migrant background in the local language: indeed, a better knowledge of the language made it easier to involve these children and to enhance their “agency”. Agency means that individuals, in particular children, may choose their way of acting, thus contributing to the construction of their social and cultural context. When teaching the local language to those children, classroom conversation was found to be particularly useful as it allows them to produce their own narratives and to focus on themes relevant to them.

The issue of fluency also extends to parents, especially in instances of interactions between teachers and allophone parents: in these situations, the teacher’s assessments of the children’s performance were mostly negative and encountered minimal, sometimes defensive feedback from parents. In these interactions, the importance of mediators was also observed: by talking to parents in their language, mediators have been found to be useful in providing support and fostering the parents’ inclusion. By mitigating the teacher’s negative assessment, mediators helped the parents not to feel judged and to better accept the assessment. However, the ability of mediators to involve children in these interactions remains limited.

Positive children’s feedback when participation is stimulated

Through post-test questionnaires, children were able to give their feedback on the classroom activities: responses were mostly positive, and children especially appreciated situations in which their participation and agency were enhanced by the teachers. On the contrary, responses were more negative when teachers reinforced their own authority through specific forms of interaction, rather than encouraging children’s participation. Less positive feedback also came from contexts in which innovation was not particularly stimulated due to children already knowing each other well.

These findings will be used to develop guidelines, training and policy recommendations. To read the executive summary of the report, click here.

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